lundi 6 avril 2015

Des Neurones enchantés à L'Art de la fugue.

Voilà un titre bien étrange, j'en conviens, mais on sait également que l'on peut s'attendre à tout venant du signataire !

Un récent article paru dans Cerveau Psycho, magazine bimestriel particulièrement intéressant, porte à ma connaissance un livre, j'ai presque envie d'écrire une "partition à six mains", paru chez Odile Jacob et dont le titre constitue la première partie de ce billet. Plusieurs indices ont contribué à attirer mon attention. Le mot neurone bien sûr, suite aux nombreux cours de Stanislas Dehaene souvent évoqués sur ce blog. Le sous-titre du livre également Le cerveau et la musique, quand on peut savoir à quel point la musique fait partie de ma vie, et ce depuis l'âge de mes dix ans lorsque l'on m'offrit pour Noël mon premier électrophone accompagné d'un microsillon, Le carnaval des animaux de Saint-Saens, qui fut suivi de dizaines et de dizaines d'autres, achetés, offerts ou provenant d'une discothèque municipale. La musique m'est indispensable et sans elle j'aurais l'impression que le monde est bancal, dénué de sens, privé d'émotion, terne.
Les auteurs également, principalement l'un d'eux, dont j'avais déjà lu beaucoup d'ouvrages, certes complexes (mais auxquels je finis par m'accoutumer, reliant entre eux les différents enseignements puis finissant par les acquérir), Jean-Pierre Changeux, éminent neurobiologiste, professeur honoraire au Collège de France et qui fut le maître de Stanislas Dehaene. Puis Pierre Boulez, quatre-vingt dix ans depuis peu, chef d'orchestre, compositeur, fondateur de l'Ircam, et qui a occupé lui aussi une chaire au Collège de France. Philippe Manoury enfin, compositeur et professeur émérite de l'Université de Californie à San Diego.

Inutile de dire que ce livre m'a fort intéressé, même si je dois reconnaître que ma méconnaissance totale de la technique musicale et de termes comme harmonie, hauteur de notes, intervalles, accords et tant d'autres plus ou moins savants m'ont empêché de tout saisir des propos des deux musiciens. J'ai également été très attiré par la notion de genèse d'une oeuvre artistique, qu'elle soit musicale, du domaine de la peinture et surtout, alors que je viens tout juste de terminer mon livre, de celui de la littérature. La première page de ce livre est d'ailleurs remplie d'annotations et de renvois. J'en citerai quelques uns :
- Le cerveau est constamment actif, même au repos.
- Le travail du créateur, ce "bricolage" d'objets mentaux anticipant la réalisation de l'oeuvre.
- On ne fait rien d'autre que de puiser dans sa mémoire.
- Ce moment initial de l'invention est celui qui demeure sauvage, imprévu. (Pierre Boulez)

Quant à L'Art d la fugue ? Si ma mère nous habitua très tôt à appréhender ce grand compositeur, elle qui d'ailleurs participa à de nombreuses chorales notamment à Chaillot, je dois avouer que je ne pus saisir la grandeur incomparable de son oeuvre qu'au début de mon âge adulte. Mieux. Ce fut au travers du génial Glenn Gould que je fus capable d'en savourer enfin toute l'immensité. J'écoute régulièrement les Variations Goldberg, ainsi que d'autres pièces pour piano et suis en mesure de reconnaître presque à coup sûr le pianiste canadien. J'avais, dans le passé, été fort intrigué par un film passé sur Arte et traitant des origines du temps et dont les acteurs principaux tenaient les rôles de Stephen Hawking, Roger Penrose, ainsi que ceux de Penzias et Wilson qui furent à l'origine de la découverte du fond diffus cosmologique. Au début, Penrose nous fait écouter L'Art de la fugue, dont le dernier morceau s'arrête net, ce qui intrigua et intrigue encore beaucoup de monde.
Curieusement, le livre dont je viens de parler débute avec une évocation de cette oeuvre inachevée. Je n'ai pas tarder à me la procurer, et depuis deux jours, je ne cesse de l'écouter, tout en écrivant ou en lisant. Je ressens une véritable jouissance au niveau de mes neurones !

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