jeudi 24 novembre 2016

Juste une question de distances !


18692 kilomètres, c’est la distance qui sépare la petite ville de Longyearbyen (Spitzberg, archipel du Svalbard) du pôle sud.

Deux mille kilomètres, c’est environ la distance entre, par exemple, Paris et Marrakech, Athènes, Kiev ou Saint-Pétersbourg.

Mais deux cents kilomètres, plus ou moins, c’est aussi la distance que j’ai parcourue à chaque fois, au cours de ces derniers mois, partant de Paris pour gagner trois villes ou régions qui m’ont laissé des souvenirs au moins aussi prégnants que ceux de mes lointains voyages !
Il ne suffit pas forcément de faire de grands trajets pour être conquis par des paysages ou des villes dignes d’admiration et en être émerveillé.

Lille, où je vécus une dizaine d’année jadis, poursuivant mes études et démarrant ma vie professionnelle, me conquit une nouvelle fois. Comme elle mérite bien son nom de « Capitale des Flandres » ! Tout y est si beau, si flamboyant dans ses vieux quartiers superbement rénovés. Flâner au gré de ses envies, de son inspiration du moment, lever les yeux et admirer de magnifiques façades se détachant sur un vaste ciel bleu (oui, il fait beau dans le Nord !), déambuler au hasard, savoir se poser sur un banc dans l’un des nombreux jardins en train de se parer des couleurs de l’automne, tout contribue à vous rendre heureux.

Découverte au cours de l’été 2015, la région champenoise, étonnamment si proche de Paris (elle débute à soixante-dix kilomètres de la capitale), m’avait ravi une première fois. La paisible vallée de la Marne, bordée de coteaux verdoyants où les rayons d’un chaud soleil faisaient lentement mûrir les grappes fécondes, l’opulente Épernay et ses riches demeures, la visite étonnante, en petit train, des caves souterraines de la maison Mercier (à ne manquer sous aucun prétexte !) m’avaient laissé un durable souvenir. L’automne installé, je souhaitais à nouveau me repaître de ces beautés, cheminant tranquillement depuis Château-Thierry jusqu’en plein milieu des vignobles, parés cette fois de teintes cuivrées et aux reflets mordorés indéfinissables. Savourer avec des amis le pétillant nectar, un œil en contrebas sur la vallée tranquille, où les dernières écharpes de brume s’évanouissaient sous le soleil de midi, ne peut que rester gravé dans la mémoire.

Les vents automnaux semblaient avoir voulu se calmer provisoirement pour me permettre de profiter pleinement de cette autre ville située à moins de deux heures de Paris, Troyes, autre joyau de la Champagne. Je reste encore aujourd’hui sous le charme de cette cité admirable et si riche en monuments de toutes sortes. Vieilles maisons en briques et colombages, rues étroites au point que parfois les toits se rejoignent, demeures fastueuses, nombreuses églises toutes aussi splendides les unes que les autres et dont certaines recèlent de véritables trésors (comment oublier l’extraordinaire jubé de pierre de l’église Sainte Madeleine, chef d’œuvre de l’Art flamboyant, tout comme ses magnifiques vitraux datant du début du XVIème siècle ?). Le hasard me fit assister le dimanche à la grand-messe, en présence de l’évêque. Mais ce furent surtout les échos d’une musique entendue depuis l’extérieur qui me firent à nouveau pénétrer dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul pourtant visitée la veille. Un orchestre de cuivres et de percussions, accompagné d’un chœur mélodieux, scandaient la cérémonie aux sons d’une musique résolument moderne qui me conquit d’emblée. Comme une signature magistrale avant que je ne quitte cette ville où je reviendrai, c’est sûr. Une musique dont les échos plus qu’étranges résonnent encore à mes oreilles.


Oui, juste une question de distances. Relativiser, rester curieux, sans cesse avide de nouvelles découvertes. Le plaisir des yeux et les émotions qui les accompagnent peuvent parfois se situer à deux pas de chez soi.

Alors, allez, allons…

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