mercredi 22 octobre 2014

Un génie de l'observation

"Il faut en effet, si une partie se meut, qu'une partie soit au repos"   in Le Mouvement des animaux.

"En outre, chez l'homme lui-même, les jambes et les bras se fléchissent en sens contraire : les bras en sens concave et les genoux vers l'extérieur. Et les quadrupèdes vivipares fléchissent leurs membres en sens contraire à la fois par rapport à l'homme et par rapport à eux-mêmes, car ils fléchissent les pattes antérieures en sens convexe et les pattes postérieures en sens concave"  in La Locomotion des animaux.

Il y a quelques mois, après l'avoir souvent vu cité en référence dans des textes, notamment - de mémoire -  ceux de Foucault, je me lançai dans la lecture du Timée de Platon. Texte d'accès difficile certes, mais qui fut tout de même une première révélation. Je découvris de quelles façons le Monde et surtout l'Univers ainsi que leurs origines pouvaient être appréhendés.

Comme bien souvent, un livre en suggérant un autre, je me dis qu'il me fallait poursuivre cette nouvelle quête, laquelle allait d'ailleurs dans le sens de mes propres interrogations, et ce depuis de nombreuses années, quant à nos origines, tant humaines et pré-humaines que cosmologiques. Aristote devint donc mon nouveau guide.

Au hasard des titres (quoique pas tout à fait car je ne voulais guère me lancer dans la lecture d'écrits trop complexes), j'optai en toute logique pour les Météorologiques, pour débuter. Ce fut une seconde révélation,  double même. Non seulement découvrir ce qu'un homme, un Ancien, comme on les nomme, pouvait écrire sur sa compréhension et sa représentation de la Terre au sein de l'Univers, mais aussi et surtout, m'extasier sur l'extraordinaire capacité d'observation de ce génie. Sa manière d'expliquer des phénomènes aussi divers que les étoiles filantes, les comètes, la pluie et la grêle, les arcs-en-ciel, les tremblements de terre est stupéfiante, même si elle peut nous paraître parfois fausse, voire dérisoire aujourd'hui. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue que ces textes remontent à vingt-trois siècles...

Fort de cette première et stupéfiante immersion, je relevai les autres textes de ce genre que je pourrais appréhender. Il y eut ainsi Les Parties des animaux. La faculté d'observer d'Aristote confine alors au génie. On a l'impression que le regard du grand homme décortique chaque chose, chaque élément, même le plus infime, le plus insignifiant, en apparence du moins. Rien ne lui échappe, aucun détail, c'en est ahurissant. Cette fois, comme pour les deux ouvrages suivants d'où sont reprises les citations ci-dessus, leur  lecture m'apparut plus facile... ou alors m'y étais-je habitué !

Prochaine étape, mais après une pause pour bien laisser s'enraciner toutes ces passionnantes et riches informations, la lecture du Traité du ciel.

Mais, considérez modestement cette nouvelle recommandation, ce sage conseil, tellement revigorant, vivifiant, exaltant pour l'esprit et notre connaissance : lisez, lisez Aristote, ce génie de l'observation.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire