Débuté en décembre 2014, le nouveau livre que j'écris actuellement - et qui sera le septième depuis 2010, qui aurait pu imaginer cela au départ ! - touche à sa fin. Je vais en entamer le dernier chapitre, celui consacré à Rapa Nui, autrement dit l'île de Pâques.
Pour être tout à fait franc, je l'avais commencé avant le départ, en octobre, comme cela m'arrive souvent de le faire lorsque je m'apprête à faire un nouveau voyage. En effet, un fois arrivé sur place, je risque, presque à coup sûr, de ne plus être capable de me souvenir de la façon dont j'imaginais le pays "avant", c'est-à-dire tel que je me le représentais, le rêvais, l'idéalisais même. Il importait donc que je laisse une trace préalable de ma représentation du Chili, tout comme de de l'île de Pâques, avant que l'un comme l'autre ne soient définitivement recouverts par les images réelles.
Durant tous ces mois j'ai donc passé beaucoup de temps à écrire. Le jour - jusqu'à six heures d'affilée ! - parfois la nuit, lors d'insomnies qui me faisaient nettement comprendre qu'il était temps que j'aille chercher mon ordinateur pour retranscrire sur l'écran toutes ces phrases que je composais mentalement et que je risquais de ne plus retrouver à l'identique le lendemain matin. Ce qui ne faisait d'ailleurs que me confirmer une fois de plus l'immense capacité d'activité inconsciente de notre cerveau.
Ce temps d'écrire m'empêchait donc de consacrer du temps pour écrire, pour écrire ces billets qui, depuis plus de sept mois désormais, viennent alimenter ce blog. Certes, je ne suis pas resté muet pendant toute cette période, mais ces dernières semaines, davantage accroché, captivé par l'écriture de ce livre en devenir, je suis conscient d'une certaine "absence" !
Mais il faut aussi avouer combien cette phase de création est exaltante à plus d'un titre. Combien est fort, puissant, magnétique ai-je envie de dire, ce moment où je m'assois enfin à ma table ! Combien est étonnante, stupéfiante cette conjugaison de l'activité mentale, celle de mon cerveau, et celle, purement physique, mécanique de mes doigts qui frappent sur les touches, engendrant ces phrases qui viennent se former presque toutes seules sur l'écran ! Je ne cesse, et ne cesserai jamais d'être en admiration devant ce processus de création, de génération, comme s'il existait, perception toute récente, deux individus, lui et son double, l'un simple acteur, l'exécutant, l'autre, à la fois invisible mais indispensable, à l'origine du texte, de sa composition en phrases, en paragraphes, maître de sa musique, de son rythme, rendant le tout parfaitement et magnifiquement cohérent.
On pourra donc comprendre que je ne puisse parvenir à me libérer de cette folle passion qui m'étreint, craignant trop de perdre le fil du récit qui se construit, s'élabore au fur et à mesure. D'autant qu'une fois que je cesse d'écrire, souvent épuisé mais pleinement heureux, la tête fiévreuse, il ne m'est plus guère possible de venir composer, comme ici cette nuit, un autre texte.
Pourtant, comme pour me faire mentir, force est de constater que ce petit billet nocturne est quand même parvenu à voir le jour. Je n'en suis que plus heureux, humblement, vis à vis de mon (ou mes) lecteurs anonymes !
On pourra donc comprendre que je ne puisse parvenir à me libérer de cette folle passion qui m'étreint, craignant trop de perdre le fil du récit qui se construit, s'élabore au fur et à mesure. D'autant qu'une fois que je cesse d'écrire, souvent épuisé mais pleinement heureux, la tête fiévreuse, il ne m'est plus guère possible de venir composer, comme ici cette nuit, un autre texte.
Pourtant, comme pour me faire mentir, force est de constater que ce petit billet nocturne est quand même parvenu à voir le jour. Je n'en suis que plus heureux, humblement, vis à vis de mon (ou mes) lecteurs anonymes !