J'ai souvent cité dans les livres le grand Alexandre. J'ai eu en effet la chance depuis 2009 de parcourir les terres lointaines qu'il découvrit au monde occidental, parvenant jusqu'en Inde, territoire qui bornait en quelque sorte le monde connu de l'époque. Plus d'une fois j'ai songé à cet infatigable et visionnaire conquérant, arpentant les étendues sauvages du Turkménistan, de l'Ouzbékistan (Maracanda, future Samarcande), longeant le mythique Oxus, les abords du Pamir, sans oublier bien sûr l'Egypte.
Ce que l'on sait moins toutefois de ce héros devenu légendaire et qui mourut jeune, âgé seulement de 32 ans, c'est qu'il eut dans sa jeunesse, durant deux ans, un formidable précepteur en la personne d'Aristote.
J'ai déjà eu l'occasion de citer cet immense philosophe dans l'un de mes billets. Il y a quelque mois à peine, jamais je n'aurais imaginé me lancer dans la lecture de quelques uns de ses ouvrages, les présumant bien trop difficiles d'accès. Pourtant le Timée de Platon m'y invita et j'ai terminé hier soir le plus qu'étonnant
Partie des animaux. Etonnnant, oh! oui, stupéfiant même !
Ecrit plus de trois siècles avant notre ère, sa description du monde animal, même si elle peut prêter à sourire parfois aujourd'hui du fait d'erreurs qu'il serait néanmoins bien injuste de reprocher à son auteur, est incroyablement riche. La quantité d'observations qu'Aristote a pu faire, lui-même, ou aidé d'acolytes, qu'en savons-nous vraiment, sans parler de ses quelques prédécesseurs, mais moins brillants que lui, la somme de détails, parfois les plus infimes, que celui-ci nous révèle du genre animal (sanguin ou non sanguin, ovipare ou vivipare, etc.) est absolument extraordinaire. Ses déductions logiques sur la raison de tel ou tel élément, telle ou telle fonction, le fait d'exprimer déjà, plus de vingt trois siècles avant nous, que la nature, intelligente, ne fait rien au hasard, que rien n'est superflu, "
que la nature réalise le meilleur à partir de ce qui est possible", n'est pas sans nous interpeller et nous faire réfléchir. Plus d'une fois j'ai songé à cet autre grand génie, Charles Darwin.
Je n'en ai bien sûr pas fini avec ce grand penseur et d'autres livres m'attendent désormais, sur les animaux bien sûr, mais aussi sur le ciel (
Traite du ciel), suite logique après les
Météorologiques !