Mon oncle Henri vient
de nous quitter en ce 28 novembre 2016.
Une fois la tristesse,
l’émotion passée, comment ne pas rendre hommage à cet homme si riche qui laisse
derrière lui un grand vide ? Mais aussi avec un sourire, car il y aurait
tenu, une coupe de Champagne à la main ! Nous lui devons tant de
souvenirs.
C’était le mari de la
sœur de mon père.
Toute sa vie ne fut
consacrée qu’à la mise en valeur de l’autre, car jamais il ne voulut apparaître
en première ligne. Pourtant…
Tout jeune, il aida sa
mère, restauratrice à Évian, que son mari venait d’abandonner, l’épaulant alors
que son frère allait bientôt disparaître, vaincu par la maladie. Pour ce faire,
ses mollets de futur sportif lui permettaient, avec aisance, de porter, en
vélo, les plis urgents ainsi que les télégrammes destinés aux résidents huppés de
l’Hôtel Royal qui dominait le lac.
En 1938 (je vous laisse
calculer son âge !), il courait le 100 mètres en 11 secondes ! Quand
je l’interrogeai, il y a dix années de cela, dans un restaurant de Chamonix qu’il
aimait particulièrement, sur la façon dont il avait réussi cet exploit, avec le
matériel de l’époque, il me répondit tout naturellement : « les
starting-blocks n’existaient pas ; on avait chacun une petite pelle qui
nous permettait de creuser un appui pour chaque pied au niveau de la ligne de
départ. Et la piste était à base de cendre et de scories… » !
Il fut longtemps
inspecteur au Ministère de la Jeunesse et des Sports, où il fit d’ailleurs la connaissance
d’un ami qui resta à ses côtés sa vie durant, Raymond Joly, centenaire depuis
juin dernier, et qui doit se sentir bien seul aujourd’hui…
Il écrivit et publia
aux Éditions Le Moniteur, en 1991, une véritable bible qui est encore une référence
à ce jour, « Stades et terrains de sport ».
Avec une de ses autres
bonnes relations également, l’architecte Roger Taillibert, il apporta ses
conseils sportifs et techniques dans le cadre, notamment, du complexe olympique
de Montréal puis dans le complexe sportif et culturel de Chamonix qui abrita et
abrite encore l’ENSA, l’École Nationale de Ski et d’Alpinisme… dont il fut le
directeur plusieurs années.
C’est dans cette ville
mondialement connue, une des rares au monde, la seule me disait-il souvent, qui
soit aussi près d’un sommet mythique, le Mont Blanc, et que l’on peut rejoindre
sans difficulté par la route ou le train, qu’il s’établit définitivement.
C’est là, dans
l’ancienne ENSA, devenue ensuite centre Jean Franco, puis maison de retraite,
qu’il vient de nous quitter, au pied de ce massif sublime qu’il aimait contempler
chaque jour…
À toi, mon oncle Henri.
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